Fabrique de sociologie réunit mes journaux de recherche, notes de travail et publications rédigés entre novembre 2009 et février 2011. Pour des raisons à la fois politiques et théoriques, je pense indispensable, dans une période où les activités à portée émancipatrice (soin, éducation, science sociale, enseignement, études littéraires, culture…) sont violemment remises en cause, de montrer plus explicitement ce que recouvre l’activité d’un enseignant-chercheur. J’invite donc le lecteur à entrer dans l’atelier. Il découvrira les doutes et avancées d’une recherche, les ruses de métier pour résister aux emprises institutionnelles et l’espoir que je mets dans une sociologie critique plus offensive et moins dépendante de l’enceinte universitaire. Ces “chroniques d’une activité” s’adressent en premier lieu aux étudiants en sciences sociales afin qu’ils se familiarisent avec le quotidien d’une recherche, loin du discours aseptisé et désincarné des manuels. Elles sont rédigées également à l’attention des nombreux professionnels (artistes, intervenants sociaux, architectes…) et militants qui engagent une collaboration avec des chercheurs en sciences sociales. L’avenir d’une sociologie critique est un avenir de coopérations et de co-productions ; nous ne progresserons dans cette perspective que si nous faisons l’effort, de part et d’autre, de rendre lisibles et compréhensibles nos processus de travail. Fabrique de sociologie reflète la passion que je conserve pour l’exercice de mon activité et la forte défiance que j’éprouve envers l’évolution managériale de l’institution universitaire. J’espère, avec ce livre, contribuer à une réflexion critique sur le devenir des sciences sociales en prenant en compte le “réel politique de cette activité” et en assumant pleinement le point de vue constituant d’une sociologie-en-train-de-se-faire.
Éditions Fulenn 2011 • 374 p. • ISBN 9 782952 919944
14,50€